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Notion et origines

Le début formel du mouvement surréaliste est marqué par la publication du Manifeste surréaliste d’André Breton à Paris, en 1924.

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Les principaux postulats du surréalisme sont posés au lendemain de la Première Guerre mondiale. Tout commence avec la parution, en mars 1919, du premier numéro de la revue Littérature (1919-1924) qui a pour rédacteurs André Breton (1896-1966), Louis Aragon (1897-1982) et Philippe Soupault (1897-1990), auxquels devait bientôt se joindre Paul Eluard (1895-1952). Puis la publication, dans ses numéros parus d’octobre à décembre 1919, des « Champs magnétiques », première oeuvre surréaliste, fruit de la première application systématique de l’écriture automatique par ses auteurs Breton et Soupault.

Les années qui suivent voient de nouvelles expérimentations dans la façon de consigner le cours automatique de la pensée et dans l’exploration des phénomènes suscités par le rêve provoqué ou hypnotique. Cette période d’activités expérimentales s’achève avec la publication du Manifeste, lorsque le surréalisme, d’après la formule d’André Breton, entre dans sa phase raisonnante.

Le début formel du mouvement surréaliste est marqué par la publication du Manifeste surréaliste d’André Breton à Paris, en 1924, qui donne la définition suivante du surréalisme :

Surréalisme  (n. m.) automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale.

Encycl.; Philos. Le surréalisme se fonde sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. Il tend à ruiner définitivement tous les autres mécanismes psychiques et à se substituer à eux dans la résolution de problèmes  majeurs de la vie.

Inventé par Guillaume Apollinaire (1880-1918) dans son drame Les Mamelles de Tirésias, le mot « surréalisme » est adopté par les surréalistes tout en le redéfinissant comme une description correspondante de la nature des manifestations surréalistes. Hormis Apollinaire, les surréalistes tirent leur inspiration de poètes tels que Paul Valéry, Arthur Rimbaud, Jacques Vaché et, avant tout, la vision de Lautréamont (Isidore Ducasse / Comte de Lautréamont) de la rencontre fortuite et des combinaisons inattendues de diverses réalités.

Participant de l’esprit de révolte qui caractérisait les mouvements d’avant-garde européens des premières décennies du 20ème siècle, le mouvement surréaliste réagit à la crise du modèle culturel européen traditionnel en s’efforçant de proposer un nouvel ordre de valeurs et d’introduire de nouveaux principes esthétiques. Il trouve ses sources dans les théories de la psychanalyse et les interprétations des rêves développées par Sigmund Freud (1856-1939), ainsi que dans l’idéologie politique du marxisme. Pour cette raison les surréalistes développent des techniques non conventionnelles, avant tout l’automatisme, en tant que moyen adéquat pour l’application de l’inconscient, ainsi que des techniques d’exploration du domaine du subconscient, qui visent à reproduire les mécanismes des rêves. Selon Breton, l’automatisme et l’enregistrement des rêves sont deux voies qui conduisent au surréalisme. Les surréalistes recourent aussi aux activités collectives, telles que les enquêtes, ou à des expériences, telles que la création de dessins communs ou cadavres exquis, soulignant ainsi la nécessité d’une activité extrapersonnel et du dépassement des différences individuelles.

Vers la fin de l’année 1924 paraît le premier numéro de la revue La Révolution surréaliste qui a pour rédacteurs Pierre Naville et Benjamin Péret, et dont les pages ne renferment aucun poème mais avant tout des textes automatiques et des descriptions de rêves. On procède alors à l’ouverture du « Bureau des recherches surréalistes » dont le but, d’après Breton, est de réunir toutes les contributions relative à la forme que peut prendre l’activité inconsciente de l’esprit. L’orientation politique du surréalisme a été marquée par le rapprochement entre Breton et le groupe Clarté durant l’été 1925, et son adhésion au mouvement communiste. Il s’en suit la fondation d’une nouvelle revue Le Surréalisme au Service de la Révolution dont le premier numéro sort en juillet 1930. Puis la publication par Breton du Second manifeste,dans lequel il souligne que « le surréalisme adopte consciemment la formule marxiste lorsqu’il est question de l’interprétation de la société ». Toutefois, à la suite de conflits et de malentendus, le parti communiste ne reconnaîtra jamais le surréalisme.

Outre des poètes, tels que Breton, Aragon, Eluard, Soupault, le surréalisme comptaient aussi parmi ses membres des artistes visuels : Max Ernst (1891-1976), André Masson (1890-1987), Jean (Hans) Arp (1886-1966), Joan Miró (1893-1983), Yves Tanguy (1900-1955), Salvador Dali (1904-1989), alors que de nombreux autres étaient proches du mouvement sans en être formellement membres déclarés.

La première exposition commune organisée par les surréalistes s’est tenue à Paris, en 1925 et la seconde, préparée par Herbert Read, à Londres, en 1936, année qui enregistre une autre exposition organisée à New York. L’année suivante voit la tenue d’une quatrième exposition à Tokyo, alors qu’en 1938  c’est à nouveau Paris qui accueille une exposition ayant pour initiateur et principal animateur Marcel Duchamp. Dans les années qui suivent la guerre contraint de nombreux membres du mouvement surréaliste à s’exiler aux  Etats-Unis. Les activités surréalistes s’y poursuivent, entre autre, à travers une exposition internationale organisée par Breton et Duchamp en 1942 à New York, et la publication de la revue VVV ou Triple V qui avait pour rédacteurs André Breton, Marcel Duchamp, Max Ernst et David Hare. Le modèle surréaliste en tant qu’ouvre de création a exercé une forte influence sur les mouvements artistiques ultérieurs tels que l’expressionnisme abstrait, néo-dada et le pop-art.