Techniques: photogram, collage, assemblage, cadavre exquis, decalcomania, frottage
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VANE BOR |
LE PHOTOGRAMME
Le photogramme est une photographie obtenue sans appareil photo. Elle est réalisée en appliquant un objet directement sur la surface d'un matériau photosensible, telle une feuille de papier photo, que l'on expose ensuite à la lumière. Le résultat en est une image en négatif de l'objet utilisé dont l'aspect dépend de son niveau de transparence : les surfaces de papier totalement protégées de la lumière restant blanches tandis que les autres, plus ou moins exposées, prennent diverses nuances de grise plus ou moins intenses.
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DUŠAN MATIĆ / ALEKSANDAR VUČO |
LE COLLAGE
Dans le cadre du surréalisme un des premiers artistes à avoir recouru au procédé du collage est Max Ernst. Dès 1919 il réalise une première série de travaux intégrant des d’éléments de nature diverse afin d’obtenir des juxtapositions inattendues. Puis, en 1929, il entreprend la composition de ce qu’il appelle des collages-novels, c’est-à-dire des créations visuelles et littéraires où il associe épreuves d’imprimerie de la fin du 19ème siècle et images découpées dans des catalogues illustrés, en y ménageant la répétition des mêmes motifs visuels.
A la différence des collages cubiques, dont les objectifs se cantonnent à un travail de recherche plastique, ou des photomontages à connotations politiques du dadaïsme allemand, le collage surréaliste propose de nouvelles associations visuelle, oniriques et poétiques.
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АLЕKSАNDАR VUČО / DUŠАN МАТIĆ / LULА VUČО |
L’assemblage est une forme artistique consistant à réaliser des structures tridimensionnelles à partir de divers matériaux, traditionnellement non artistiques. Pour ce faire, il recourt à l’utilisation d’éléments aussi bien tridimensionnels - fragments d’objets ou pièces détachées - que bidimensionnels - fragments d’images ou de textes - collés entre eux ou associés les uns aux autres de toute autre façon. Cette technique de création a été pratiquée par divers mouvements artistiques tels que le cubisme, le futurisme, le dadaïsme, et surtout le surréalisme.
L’importance revenant à l’assemblage dans le cadre de la création surréaliste tient au fait qu’il permettait aux surréalistes, en réponse à leur recherche de l’insolite, de matérialiser la rencontre fortuite d’éléments et d’objets les plus variés. Cette technique leur est même apparue comme un outil idéal du fait même de la facilité avec laquelle elle autorisait les juxtapositions les plus inattendus au sein d’un même ensemble.
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GRUPA NADREALISTA „LE CADAVRE EXQUIS“ br. 13, 1930. |
Parmi les techniques qui explorent le principe du hasard figure le cadavre exquis, jeu social que les surréalistes ont commencé à pratiquer à partir de 1925. D’après les souvenir d’André Breton, ce jeu a vu le jour dans une vieille maison, entre temps écroulée, située au 53 Rue du Château, autour d’une table réunissant peintres et poètes. La conversation s’essoufflant, il a été décidé de passer à des « jeux », tout d’abord littéraires, puis visuels, dans le but de créer des vers ou des dessins insolites. Le mode de réalisation d’un cadavre exquis a été expliqué par André Breton dans son ouvrage Le Surréalisme et la Peinture (1926).
Le cadavre exquis est basé sur un ancien jeu de salon qui propose à plusieurs personnes de participer à la création d’un poème ou d’un dessin commun. Il en va ainsi : chaque participant écrit ou dessine quelque chose sur une feuille de papier, qu’il plie pour cacher ce qu’il a écrit ou dessiné, avant de la passer à son voisin qui en fait de même. Cette procédure peut aboutir à des associations insolites ou étranges comme par exemple la phrase : le cadavre – exquis – boira – le vin – nouveau - qui a donné son nom à ce jeu.
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MARKO RISTIĆ |
Dans le contexte artistique la technique de la décalcomanie a été utilisée pour la première fois par Oscar Dominguez en 1936. Il s’agit d’un procédé consistant à créer des formes non préconçues en étendant de la peinture sur une feuille de papier que l’on applique sur une seconde feuille avant que la peinture ne sèche complètement. Il en résulte une forme que l’artiste peut interpréter en laissant libre cours à son imagination tout en sachant que tout autre observateur pourra lui aussi y voir quelque autre représentation. Après Oscar Dominguez ce procédé a été plus particulièrement utilisé par Max Ernst.
Parmi les surréalistes serbes, le principe de la décalcomanie a été repris par Marko Ristić, si ce n'est que pour obtenir ses images il traçait un dessin à l'encre sur une feuille de papier qu'il repliait sur elle-même.
La technique du frottage permet de transférer la texture d’un matériau, comme par exemple la pierre ou le bois, sur une feuille de papier. Elle consiste à appliquer sur ce dernier une feuille de papier que l’on frotte ensuite avec un crayon gras ou une craie afin d’y faire apparaître la texture souhaitée.
Ce procédé a été développé par Max Ernst qui l’a fortuitement découvert en 1925. Alors attiré par l’aspect des anciens parquets dont la texture, soulignée par de longues années de passage, éveillait en lui toute sorte d’associations, il cherchait un moyen pour prendre une empreinte du bois. Il a alors eu l’idée de frotter avec un crayon noir une feuille de papier posée sur une latte de parquet. Appliquant ce même procédé à d’autres matériaux il a ainsi réalisé une première collection de frottages qu’il a publiée sous le titre Histoire naturelle, en 1926. Il a ensuite poursuivi des expérimentations semblables en utilisant de la peintre à l’huile.
S’apparentant à une forme de travail automatique, les surréalistes ont tout naturellement incorporé le frottage dans leur activité créatrice, en associant le plus souvent les résultats de cette technique sous forme de collage.